SONG Yue
宋 月

Secrète, elle a tendance à se tenir à l'écart et à manquer d'assurance. Aussi, sa timidité naturelle l'empêche d'aller elle-même naturellement vers les autres, aussi attend-t-elle plutôt que l'on aille vers elle. Si elle n'est pas en train de rêvasser à ce moment-là, elle est capable de d'être très observatrice sur ce qui se passe autour d'elle. Elle se montre en général peu loquace et relativement discrète. Du moins, lorsque ses maladresses n'attirent pas l'attention générale. Elle n'est toujours pas habituée à être le centre de l'attention d'ailleurs, même s'il en est ainsi depuis son enfance et se montre toujours autant mal à l'aise lorsque plusieurs paires d'yeux sont braqués sur elle. Très douce et gentille, elle ne se met jamais en colère, mais si on est méchant avec elle. Habituée à toujours s'excuser, même lorsque ce n'est pas vraiment de sa faute, elle fait toujours preuve d'une très grande politesse et emploie des termes formels.

En fait, Yue est tout simplement incapable de méchanceté. Louée ou calomniée, caressée ou battue, sa réaction sera presque toujours un sourire que d'aucuns pourraient parfois qualifier de stupide. La riposte ne s'inscrit pas dans son comportement normal : elle encaisse toujours en silence affronts et provocations. Elle est d'ailleurs si aimable que plus jeune, lorsqu'elle avait du jouer une mauvaise fille dans une pièce de théâtre, elle était tout simplement incapable de dire des choses méchantes. C'est à ce moment là aussi qu'elle avait compris qu'elle n'était vraiment pas faite pour le théâtre. Elle a un sens aiguë de la justice et est très diplomate. Son honnêteté est à toute épreuve. Elle est absolument incapable de mensonge, de double langage. Que ce qu'elle dit puisse lui attirer des ennuis ou des louanges, elle appelle toujours un chat un chat.

C'est une personne qui non seulement ne cherche jamais à faire du mal même à une mouche, mais qui encore est toute disposée à vous rendre service chaque fois que l'occasion s'en présente. Que ce soient ses amis, son père, ou même des inconnus qui seraient dans le besoin, elle est prête à tout pour aider. On lui a plusieurs fois fait remarquer qu'elle ferait mieux de s'occuper de ses propres intérêts plutôt que prendre la charge des autres. Mais même si son bien-être et sa sécurité en souffrent parfois, elle ne peut résister à l'impulsion de venir en aide aux gens plus malheureux qu'elle.

Sa relative sérénité en face de l'adversité est aussi remarquable. Dans son cas, il ne s'agit pas de résignation passive mais bien de stoïcisme conscient. Même dans les circonstances les plus insupportables, on la voit rarement perdre la boussole. Mais cette attitude n'implique pas qu'elle soit exceptionnellement immunisée contre la douleur. Bien au contraire. Elle est des plus sensibles aux déceptions, aux deuils, à la séparation. Seulement, même lorsque les choses vont mal, elle fera tout pour paraître heureuse. Elle ne veut pas manifester son impatience ou sa tristesse parce qu'en partie, elle ne veut pas importuner les autres ou les inquiéter. Elle a beaucoup de force intérieure et de volonté pour pouvoir souffrir en silence et cacher ses larmes. Un véritable contraste avec la plupart des gens rencontrés tous les jours et qui ne laissent passer aucune occasion pour harceler les autres avec leurs lamentations et leurs jérémiades !

Candide, elle a encore malgré sa grande intelligence la pureté et l'innocence de l'enfance. C'est une jeune fille assez naïve, mais parallèlement, elle a un grand coeur, et sait dire les bons mots au moment approprié. Elle ne sait pas ce qu'est l'amour, bien qu'elle en ait une vision très idéalisée. En effet, elle n'a jamais eu de relation et n'est encore jamais sortie avec qui que ce soit ou n'a encore embrassé de garçon - ou de fille. Elle est d'ailleurs souvent révoltée par la violence gratuite, l'intolérance, l'hypocrisie, le mensonge, la bêtise, la lâcheté, la trahison et les injustices en général. Son côté d'ailleurs très maladroit, son caractère très doux et enfantin ainsi que sa constitution fragile et délicate, ont tendance à encourager les élans de protection à son égard par la plupart des personnes, et notamment les hommes. Noble de coeur et chaude dans ses sentiments, elle est d'un caractère encore plus attirant lorsqu'on la connaît un peu mieux.

Mais le bon côté majeur de la jeune fille - celui que malheureusement, beaucoup de personnes se contentent de voir sans penser aux complexes que cette jeune demoiselle renferme - est le fait qu’elle agit comme une sorte de calmant humain pour les personnes qu’elle côtoie. Ainsi sa douceur innée, sa compassion, sa franchise, ses talents de ménagère et surtout sa candeur en font une véritable mère pour ceux qui sont en mal d’amour...

▌ Qualités : ptimiste - positive - intelligente - brillante - juste - observatrice - studieuse - appliquée - consciencieuse - ordonnée - travailleuse - persévérante - déterminée - courageuse - douce - patiente - calme- gentille - polie - chaleureuse - maternelle - généreuse - désintéressée - altruiste - souriante - agréable - simple - sympathique - serviable - loyale - honnête - droite - sincère - mignonne - attachante - responsable - tolérante - active - joyeuse - espiègle - drôle -naturelle - modeste - humble - diplomate

▌ Défauts : introvertie - timide - naïve - étourdie - maladroite - rêveuse - émotive - fragile - maniaque de la propreté - un peu narcissique - claustrophobe

▌ Hobbies : La lecture, la musique, le chant, la danse, la natation, la photographie, la couture, les langues, les voyages.

▌ Addiction : Ses livres et... Non, attendez, les sucettes à la fraise et l'appareil à photos, ça compte ? La danse aussi, car parfois, quand elle s'y met, elle a du mal à s'arrêter...

▌ Phobies : Elle est claustrophobe et est d'ailleurs traitée médicalement contre le type d'anxiété que cette phobie peut engendrer.

▌ Aime : tout ce qui est beau, doux, mignon, les aliments sucrés,les livres, les films, les dramas, les histoires romantiques...

▌ Déteste : la violence, les injustices, le wasabi...

▌Secrets : Son âge, qu'elle le cache aux autres en prétendant avoir 18 ans. Et sa claustrophobie naturellement, qui est un véritable point faible et qui explique le fait qu'il lui est impossible de prendre un ascenseur, même si elle doit monter à pieds vingt étages.

▌Ambitions : Travailler dans la Justice. Quant au métier à proprement parler, juge ou avocat peut-être...

Par une magnifique journée de printemps une petite fille minuscule naquit dans l'hôpital de Sonming, une petite ville de la province de Sichuan. Son nom était Yue, Song Yue, et elle vit le jour pour la première fois à 8h20 le 12 mai 1995. Bien que cet enfant soit vraiment petit et né avant l'heure, elle était en excellente santé et semblait étonnamment calme et éveillée. Les heureux parents, Shaiming Li et sa femme, Shu Fang Li, n'auraient pu être plus comblés. De condition modeste, ils vivaient convenablement sans pourtant faire partie de cette population aisée. Bien qu'ils soient encore très jeunes car tout juste âgés de vingt et un ans, ils avaient du travailler très dur pour pouvoir faire ce qu'ils souhaitaient. L'un était propriétaire d'un petit restaurant à la périphérie de la ville, l'autre travaillait en tant que reporter pour le journal local.

Tous deux sans famille, ils étaient très amoureux l'un de l'autre et s'étaient ainsi marié très tôt. Et c'est seulement après trois ans de vie commune que naquit Yue, le soleil de leur vie. Très vite, ils se rendirent compte que leur enfant n'était pas ordinaire car elle était en effet très précoce. Elle avait apprit à marcher et à parler bien avant l'âge à laquelle la plupart des enfants maîtrisaient des choses-là. Et le diagnostique du médecin fut clair : non seulement elle était précoce, mais sus de ça elle était ce que l'on appelle une "enfant surdouée". Elle développait déjà des capacités d'association et de réflexion étonnantes pour son âge. Bien sûr, ses parents furent ravis et fiers d'apprendre une telle chose. Quels parents ne rêveraient pas d'avoir un enfant aussi intelligent et plein de capacités ? Mais il y avait aussi une crainte réelle : seraient-ils vraiment à même d'éduquer un enfant aussi exceptionnel ? Ils travaillèrent ainsi d'arrache-pied pour pouvoir lui faire suivre les meilleures études possibles. Elle reçut un maximum d'enseignements possibles : langues, musique, sports en tous genres... Au niveau des études, elle recevait systématiquement l'aide de l'Etat à travers des bourses importantes qui lui permirent d'entrer dans les meilleures écoles où elle vécut. Cependant, il n'était pas évident du tout de s'intégrer lorsque l'on avait plusieurs années de moins que ses camarades. Et c'était encore moins évident lorsque, aussi jeune, on était séparé de ses parents pour partir étudier dans ces établissements spécialisés. Elle prit l'habitude d'être surnommée "bébé" pendant tout sa scolarité. De plus, à son arrivée au collège, elle devint même un véritable souffre-douleur, n'ayant pas la même combativité que les autres petits génies de son école ou leur agressivité. Après s'être faite durement maltraitée par des élèves de son école, ses parents décidèrent de la retirer du système scolaire et de lui faire prendre des cours à domicile.

Le 12 mai 2003, alors que Yue s'apprêtait à souffler ses huit bougies, une chose terrible arriva. C'était le soir et la petite fille attendait avec impatience le retour de sa mère en compagnie de son père. Tout était prêt pour la petite fête : la jolie table, le repas, les bougies, le gâteau... Mais les heures passèrent et toujours pas de signe de la jeune femme. Et bien sûr, plus le temps passait, plus ils s'inquiétaient qu'elle ne soit pas encore rentrée. La jeune femme était partie à Chengdu pour la journée. Il s'agissait seulement d'un petit reportage, et elle aurait du être rentrée depuis un moment déjà. Ils savaient que lorsqu'elle finissait plus tard que prévu elle ne manquait jamais de les prévenir et de les appeler. Surtout qu'elle n'aurait jamais manqué pour rien au monde l'anniversaire de sa petite fille chérie ! Et c'est cette absence de nouvelles plutôt que son absence elle-même qui les inquiéta. Pas de nouvelle, bonne nouvelle ? Dans ce cas-là ils présentaient que c'était plutôt l'inverse. Et c'est alors que, peu avant que n'aient sonné les douze coups de minuit, le téléphone sonna. Et la nouvelle effroyable arriva. La police avait retrouvé le corps d'une jeune femme dans une rue près de la gare. Apparemment, elle avait été agressée et vraiment amoché, mais ses papiers d'identité étaient encore sur elle. Ils avaient besoin que le conjoint vienne l'identifier assez rapidement.

Bien sûr, par la suite, Shaiming se débrouilla très bien pour élever sa fille sans sa femme. Mais même s'il adorait sa fille plus que tout au monde et qu'il se montrait très protecteur envers elle, rien ne semblait pouvoir combler le vide qu'avait laissé la mort de sa femme. D'autant que l'enquête n'avait abouti à rien et que les suspects avaient été relâché, faute de preuves. Il essaya bien de suivre l'enquête jusqu'au bout et de motiver les enquêteurs à aller chercher plus en profondeur, mais le temps passant, cette affaire était recouvert par des piles d'autres dossiers d'affaires non-résolues, et on ne chercha pas plus loin. De son côté, Yue sombra dans un véritable état de choc. Elle ne prononça pas un seul mot et resta totalement muette pendant quatre ans. Elle n'arrivait plus à sourire quand bien même son père se démenait pour lui rendre la vie facile et qu'il fasse de nombreux efforts pour la rendre heureuse.

Mais lorsqu'elle eut douze ans, elle rencontra une personne... Et cette personne la fit beaucoup changer. Elle retrouva le sourire, elle put de nouveau rire et se mit à adopter un comportement plus jovial et positif que jamais, comme s'il lui fallait rattraper ces longues années où elle avait vécu totalement fermée. Toujours aussi timide et introvertie cependant, elle ne réussit pas plus à se faire beaucoup d'amis, se plongeant surtout dans les livres et dans les études. C'est d'ailleurs cette année-là qu'elle passa son diplôme de fin d'études. Par la suite, la jugeant trop jeune pour pouvoir entrer à l'université, son père profita de l'argent mis de côté pour l'envoyer au Japon où elle vécut un an seule dans une famille d'accueil, puis en Corée du Sud, pendant deux ans. Ce n'était pas une chose facile pour le jeune père qui se trouvait ainsi de nouveau séparer de l'être le plus précieux à ses yeux, mais il avait fait la promesse avec sa femme de lui offrir le maximum de chances, aussi comptait-il s'y tenir.

Entrer à Um iSeom en tant que boursière n'est apparemment pas une des choses les plus faciles, quand bien même on compte parmi ces quelques personnes exceptionnelles qui sont suivis de près par l’État et promettent de devenir de grands professeurs, chercheurs, inventeurs, chefs d'entreprise ou autres futurs représentants de l'élite intellectuelle de l'Asie. D'ailleurs, de part le cursus qu'elle choisit, Yue ne visait rien de tout cela. La seule chose qui lui importait n'était pas d'apporter sa part à la science ou à la culture, mais bien d'aider les autres et de servir la Justice. C'est pourquoi elle choisit la filière juridique et s'y plongea-t-elle avec passion dès le premier jour de l'année. Elle ne chercha pas tellement à aller vers les autres bien qu'elle ne s'y désintéresse pas, mais ceux qui devinrent par les suite ses amis furent ceux qui se dirigèrent, presque dès le premier jour vers cette jeune fille mystérieuse à l'air angélique.

Cependant, si elle avait prévu que sa scolarité se passe merveilleusement et sans heurt, elle s'était trompée. Elle dut faire face – même si c'était rarement personne - aux attaques des élitistes. Les coups ont l'air de devenir plus forts et il n'est pas certain que la jeune fille puisse en sortir indemne, ou du moins, sans se mouiller. C'est sûr, cette bataille puérile devait stopper, mais il n'est pas non plus question de rejoindre un camp et de rajouter ainsi de l'huile sur le feu en créant de nouvelles tensions. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Pourrait-t-elle vraiment réussir à trouver la force et donner de la voix pour se révolter contre ces injustices ?