Il ouvrit péniblement les yeux, l’esprit encore embrumé par le sommeil. Il pouvait sentir une main passer dans ses cheveux. Il savait parfaitement qui s’était. Il n’y avait qu’une personne au monde avec un toucher pareil. Sa mère. Il releva la tête et lui sourit. Il s’était encore endormi à son chevet à l’hôpital. Elle le regardait tendrement mais lui désigna soudainement l’heure. Il grimaça. C’était l’heure d’aller travailler… C’est incroyable à quel point il pouvait détesté son père de l’avoir laisser lui et sa mère avec ses foutus dettes de jeux. Et sa mère… tombant brutalement malade… Ouais, Dieu s’était donné à cœur joie pour son histoire. Il aurait pu en garder pour les autres, le saligaud. Il poussa un soupir avant de se lever du fauteuil et embrasser le front de sa mère. Elle lui fit un petit au revoir et ferma les yeux pour se reposer. Il salua les infirmières que se trouvaient dans le couloir puis accéléra le pas. Il n’avait pas le droit d’être en retard. Lorsque sa mère est tombée malade, il a été obligé de prendre un, même plusieurs, travail, délaissant de l’autre côté ses études… Enfin, pas clairement obligé mais il ne pouvait pas laisser sa seule famille dans cet état. Il fallait de l’argent. De petits boulots en petits boulots, il s’en sortit. Ce passage devait être digne d’un miracle… Il en avait bavé. Littéralement. C’est exactement à ce moment-là qu’il a cessé – définitivement – d’espérer que son père revienne les aider. Ce dernier ne devait rien avoir à faire d’eux. Traînant souvent dehors le soir après son travail, il eut pas mal de problèmes, de bagarres. Il découvrit qu’il aimait se battre. Cela le défoulait à un point inimaginable ! Enfin, ce n’était pas pour arranger sa situation, vous imaginez bien… Sa mère n’en a jamais rien su en ce qui concerne ses « accrochages nocturnes ». Néanmoins, même s’il réussit à entrer à la fac, il rata lamentablement sa première année. Voir une telle déception dans les yeux de sa mère fut horrible pour lui. Surtout qu’à cause de cela, il perdit sa bourse. Il voulait absolument une deuxième chance afin qu’elle soit fière de lui ! C’était tout ce qui comptait ! C’est pour cette unique raison qu’il alla voir le principal afin de le supplier à genoux… Quelle était sa surprise quand celui-ci donna son accord ! Mais à une condition, toute aussi surprenante. Il devait travaillé à l’université… en tant qu’homme à tout faire. Il ne se permit pas d’hésiter une seconde. Il n’en avait pas vraiment les moyens. Cela lui permettait tout de même de continuer ses études sans devoir payer ! Une telle chance ne se représenterait pas une nouvelle fois, il l’avait bien compris. Alors il accepta. La petite lumière de bonheur se ralluma dans les pupilles de sa mère. C’était ce qui lui permettait de tenir, de tout accepter. Même l’élite d’Umi Seom, c’est pour dire ! Car oui, il vous haine féroce contre eux qui ont toujours eu la vie facile et la cuillère d’argent dans la bouche. D’ailleurs, il a déjà eu pas mal d’altercations avec eux… bien que pour le moment, il reste sage. Il ne veut pas risquer de se faire renvoyer après tous ses efforts ! Allez, il pouvait tenir ! Il ne restait plus que quelques années avant son diplôme ! Il ne pouvait pas baisser les bras maintenant ! C’était ce qu’il se disait pour tenir le coup et cela marchait plutôt bien… il avait juste une mystérieuse baisse de morale à chaque fois qu’il apercevait son uniforme de travail et son matériel de ménage… Bizarre, n’est-ce pas ? Il poussa un nouveau soupir, une habitude chez lui, et attrapa tout le nécessaire. C’est parti pour quelques heures de misères et de tortures, dixit un paresseux nommé Tanabe Kyo. Après avoir terminé tout cela, il pourra peut-être espérer pouvoir dormir un petit moment avant son premier cours de l’après-midi. Croisons les doigts pour lui.